Vous connaissez peut-être le mot gohan ごはん ? Si oui, je vous dis Bravo ! car c’est un des termes culinaires japonais les plus importants. Sinon, je suis heureuse de vous faire l’apprendre.
Qu’est-ce que le gohan ?
Le gohan [go-ha’n] (le « h » se prononce) désigne le riz cuit à consommer. Il signifie aussi le repas, car au Japon, « manger » se dit en fait « manger le riz » (gohan wo taberu). Le riz un élément indissociable de l’acte de se nourrir pour les Japonais. Mais pourquoi ?
L’importance du riz dans l’alimentation japonaise
Le Japon présente une caractéristique alimentaire originale expliquée par l’importance du riz et le faible intérêt pour la viande. Cette particularité alimentaire du Japon s’explique par le rapport étroit non seulement avec la religion bouddhiste, mais aussi avec le développement de l’agriculture, notamment du riz.
Dès à l’Antiquité, il existait le mythe suivant : la consommation de viande peut avoir une mauvaise influence sur la récolte de riz. Il s’agit du terme « kégaré » du shitoïsme qui attache une grande importance à l’état d’impureté ou de souillure, en particulier pour tout ce qui touche à la mort et au sang. L’abattage des animaux était donc considéré comme un kégaré. De plus, la culture de riz voulait se mettre au cœur du système social, alors on a appliqué certaines ordonnances interdisant de consommer de la viande pendant les périodes de travail dans les rizicultures pour ne pas empêcher la récolte. Puis en 675, l’empereur Tenmu a établi la première prohibition de consommation de viande, après que le bouddhisme dont la doctrine interdit de tuer les animaux avait été introduit au Japon au VIe siècle.
Ainsi pour le peuple de l’archipel japonais, le riz est devenu si pur et si important comme d’une part, un aliment qui était l’impôt à payer, et d’autre part, une offrande pour de bonnes récoltes. Néanmoins, quant à la consommation de riz, il a été longtemps réservé aux guerriers et à la noblesse. Les gens du peuple n’ont pu commencer à en manger qu’à partir du XVIIIe siècle à l’ère Édo, lorsque les récoltes devenaient les plus abondantes.
On reçoit un cadeau de la nature.
Au Japon, il est dit qu’il y a les divinités qui demeurent dans les grains de riz. Les parents le disent aux enfants s’ils en laissent même un seul dans leurs bols. Le nombre de divinités existantes varie d’un jusqu’à 108 (ou encore plus) selon des mythes ! En tout cas, croyons-le et vénérons les grains que la nature et les riziculteurs nous ont offerts.
Pour savoir comment parfaitement faire cuire le riz, découvrez ma recette.