Bonne année 2021 ! Je vous souhaite une belle année pleine de joie, de douceur et aussi de beaux projets. J’aurai de nouveau le plaisir de partager mes connaissances des cultures culinaires japonaises.
Dès le Jour de l’An, je suis impressionnée par les photos des plats traditionnels japonais préparés par des amis japonais vivant en France. L’ensemble de ces plats spéciaux consommés en famille au Nouvel An au Japon s’appelle « Osechi » (お節), qui est le repas le plus important de l’année au Japon, comme celui du réveillon de Noël pour les Français. D’habitude je passais les fêtes de fin d’année chez mes meilleurs amis dans le sud ou rentrais pour voir ma famille au Japon. Mais la situation sanitaire actuelle ne m’a pas permis de suivre mon rituel, alors je suis restée à la maison pour la première fois en huit ans de vie française !
Qu’est-ce que l’Osechi exactement ? Traditionnellement les plats sont des offrandes aux divinités de l’année appelés « Toshigami-sama » (年神様) arrivant le Jour de l’An pour apporter du bonheur à chaque foyer. Il existe de différentes divinités par exemple, du soleil, de la montagne, de la rizière, etc. Chaque plat dans l’Osechi possède une signification. J’en cite quelques-uns.
- Datémaki (omelette sucrée mélangée avec de la pâte de poisson) : réussir en études
- Kazunoko (œufs de harengs) : avoir de nombreux enfants
- Kuromame (haricots noirs sucrés) : travailler avec diligence, prendre soin de tout
- Tazukuri (petites sardines séchées cuites) : obtenir une bonne récolte
Jusqu’à midi du réveillon, je me disais que ce serait déjà bien de faire juste une soupe de mochi (pâte de riz gluant) dans un bouillon dashi. Elle s’appelle « Ozôni » et fait partie du fameux Osechi. Pourtant le souvenir de préparer les plats avec ma mère en fin d’année pendant des années m’est revenu en mémoire. J’ai aussitôt décidé d’en faire aussi deux autres avec ce que j’avais dans la cuisine : Onishimé (mélange de légumes mijotés dont des shiitakés séchés, ceci pour la prospérité de la famille) et Namasu (navet * et carottes marinés au vinaigre de riz, cela pour la paix).
*En général on utilise du radis daikon mais je l’ai remplacé par le navet.
Le Jour de l’An, l’Ozôni a été mise dans le bol laqué de ma grand-mère que j’avais précieusement ramené du Japon l’an dernier. Elle avait le même goût que celle de ma mère.
J’étais heureuse en cuisinant puis dégustant, car je me suis rendue compte que j’avais eu la chance de recevoir cette transmission culinaire de génération en génération.